(This is a translation of yesterday’s post)
Le billet d’aujourd’hui est à ne pas manquer! Même si vous n’avez lu aucuns de mes articles en 2013, s’il-vous-plaît, lisez celui-ci! Il peut sembler long et un peu difficile à lire, mais faites-le! L’information est trop importante. 🙂
Je suis en train de lire le livre Cooked, de Michael Pollan, et je suis présentement dans la partie « fermentation ». J’ai tout à coup réalisé que c’est exactement ce que je voulais dire, mais ne savais pas trop comment (lisez jusqu’à la fin pour voir mes commentaires). Donc, je ne fais que citer un extrait de son livre (je n’ai eu aucune permission de l’auteur; j’espère que la police des droits d’auteur sera clémente envers moi).
Mais [Sandor] Katz m’a également invité à examiner un nombre croissant de données dans la recherche scientifique sur le rôle des aliments fermentés dans la santé de l’intestin, et à son tour le rôle d’un intestin sain dans notre bien-être global. « Je pense que vous serez surpris. »
Je l’ai fait et je l’ai été. En suivant quelques pistes de Sandor [Katz], j’ai commencé à lire sur le sujet et a parler à des scientifiques qui étudient le « microbiote intestinal »* (*Les biologistes utilisent le terme « microbiote » pour désigner une communauté de microbes, et « microbiome »pour désigner le génome collectif de ces microbes) ou « microflore » — en gros, la grande communauté des organismes (bactéries, champignons, archées, virus et protozoaires) qui résident dans nos intestins et exercent beaucoup plus d’influence sur nos vies que reconnu jusqu’a très récemment. Parfois, les scientifiques qui travaillent dans un domaine particulier apparaissent comme tout simplement plus enthousiastes que les scientifiques travaillant dans un autre domaine. Des hypothèses radicales, des découvertes et des prix Nobel sont dans l’air professionnel, créant tout un potentiel de possibilités. Les scientifiques qui travaillent aujourd’hui sur « l’écologie microbienne » sont plus emballés qu’aucun autre interviewé, convaincus, comme l’un d’eux l’a dit, qu’ils « se tiennent sur le bord d’un changement de paradigme dans notre compréhension de la santé ainsi que notre relation avec les autres espèces » et la fermentation – tel qu’elle se déroule à l’intérieur et à l’extérieur du corps — est au cœur de cette nouvelle compréhension.
Dans les décennies qui ont suivi la fondation de la microbiologie de Louis Pasteur, la recherche médicale a porté principalement sur le rôle des bactéries dans la maladie. Les bactéries qui se trouvent dans et sur notre corps étaient généralement considérées comme des « commensaux » inoffensifs — des pique-assiettes, essentiellement — ou des agents pathogènes contre qui il faut se défendre. Les scientifiques ont tendance à étudier ces petites bestioles une à la fois, plutôt que comme des communautés. Cela était en partie une habitude profondément ancrée de la science réductrice, et d’une autre partie en fonction des outils disponibles. Les scientifiques ont naturellement concentré leur attention sur les bactéries qu’ils pouvaient voir, ce qui signifiait la poignée de bactéries individuelles qui pouvaient être cultivées dans une boîte de Pétri. Là, ils ont trouvé des bons et des méchants, mais l’orientation générale vers les bactéries que nous avions découvertes tout autour de nous a été façonnée par des métaphores de guerres, et dans cette guerre, les antibiotiques sont devenus les armes de prédilection.
Mais il s’avère que la grande majorité des bactéries qui résident dans l’intestin refusent tout simplement de se développer dans une boîte de Pétri — un phénomène désormais connu parmi les chercheurs comme « the great plate anomaly ». Sans s’en rendre compte, ils pratiquaient ce qu’on appelle parfois la science du stationnement — un nom pour la tendance humaine de rechercher nos clés perdues sous les lampadaires, non pas parce que c’est là que nous les avons perdus, mais parce que c’est là que nous pouvons mieux voir. La boîte de Pétri était un lampadaire. Mais quand, au début des années 2000, des chercheurs ont développé des techniques de séquençage génétique en lot leur permettant de cataloguer tout l’ADN dans un échantillon de sol, par exemple, ou d’eau de mer ou de matières fécales, la science à tout à coup acquis un faisceau large et puissant de lumière qui pourrait éclairer le stationnement en entier. Quand ils l’ont fait, nous avons découvert des centaines de nouvelles espèces dans l’intestin humain qui font toutes sortes de choses inattendues.
À leur grande surprise, les microbiologistes ont découvert que neuf cellules sur dix dans notre corps ne nous appartiennent pas, mais plutôt à des espèces microbiennes (la plupart des résidents de notre intestin), et que 99 pour cent de l’ADN que nous trimballons appartient à ceux de ces microbes. Certains scientifiques, formés selon la biologie évolutionniste, ont commencé à faire des recherches sur l’être humain avec une nouvelle lumière plus humble : en le voyant comme une sorte de super-organisme, une communauté de plusieurs centaines d’espèces interdépendantes en co-évolution. Les métaphores de guerre n’ont plus beaucoup de sens. Ainsi, les microbiologistes ont commencé à emprunter de nouvelles métaphores des écologistes.
Il est important de garder à l’esprit que, malgré les nouveaux et puissants outils d’exploration, le monde microbien au sein de notre corps reste encore une terre inconnue (terra incognita) — son ère d’exploration ne fait que commencer. Mais déjà les scientifiques ont établi que le microbiote de l’intestin humain est en fait un écosystème, une communauté complexe d’espèces qui font beaucoup plus que simplement être là, ou nous aider à décomposer les aliments, ou encore en nous rendant malade.
Alors que sont exactement les cinq cents espèces distinctes et les espèces de souches différentes innombrables qui composent environ un kilo de microbes dans notre intestin? La théorie de l’évolution a fourni le premier indice important. Pour la plupart de ces microbes, leur survie dépend de la notre, et donc ils font toutes sortes de choses pour garder leur hôte — nous — en vie. En effet, même en parlant de « nous » et « eux », on pourraient bientôt sembler étrange; comme un groupe de microbiologistes a écrit récemment dans Microbiology and Molecular Biology Reviews,* (*Robinson, Courtney . et al., “From Structure to Function.”) nous devons commencer à penser à la santé « comme une propriété collective-associée du microbiote humain » — une fonction de la communauté, et non de l’individu.
Peut-être la fonction la plus importante des microbes dans notre intestin est de maintenir la santé de la paroi de l’intestin, l’épithélium. C’est la membrane de la taille d’un terrain de tennis, qui, comme notre peau ou notre système respiratoire, joue d’entremise entre le monde extérieur et notre corps. Dans le cours d’une vie, soixante tonnes de nourriture passent à travers le tractus gastro-intestinal, une exposition au monde extérieur pleine de risques. Il semble que ce risque soit géré la plupart du temps avec brio par le microbiote intestinal. Ainsi, par exemple, les fermenteurs microbiens vivant dans le côlon décomposent les glucides non digestibles dans notre alimentation — les fibres — en acides organiques qui sont la plus importante source de nourriture pour la paroi intestinale. (Contrairement à la plupart des autres tissus, qui obtiennent leurs nutriments de la circulation sanguine, la paroi intestinale tire l’essentiel de ses nutriments à partir des sous-produits de la fermentation dans le côlon.) Certains de ces acides organiques, comme le butyrate, sont un tellement bon carburant pour les cellules de l’intestin qu’ils sont pensés aider à prévenir les cancers du tube digestif.
Pendant ce temps, d’autres bactéries de l’intestin ont évolué la capacité d’adhérer à la surface interne de l’épithélium, où ils évincent les souches pathogènes de ces microbes comme le E. coli et la salmonelle, et les empêchent de franchir la paroi intestinale. Beaucoup de ces agents pathogènes peuvent être trouvés dans l’intestin, mais ne nous rendent pas malade à moins qu’ils réussissent à sortir et aller dans le sang. La raison pour laquelle certaines personnes sont plus sensibles à l’intoxication alimentaire que d’autres peut devoir moins à leur ingestion de mauvaises bactéries qu’à la défaillance de leur épithélium d’empêcher ces bestioles de s’échapper (ainsi que la santé globale de leur système immunitaire). Aider à maintenir la santé et l’intégrité de la paroi intestinale est l’un des services les plus précieux que les bactéries intestinales fournissent.
Comme une communauté écologique plus ou moins stable, les microbes dans l’intestin partagent notre intérêt de résister à l’invasion et à la colonisation des intrus microbiens. Certains d’entre eux produisent des composés antibiotiques à cet effet, tandis que d’autres aident à gérer et former le système immunitaire de notre corps, en envoyant des signaux chimiques qui activent ou calment divers moyens de défense. Bien que de parler de « notre » système immunitaire ou d’intérêt n’aillent plus beaucoup de sens. Pris dans son ensemble, le microbiote constitue le plus grand et l’un des organes de défense les plus importants du corps humain.* (*Ceci est également vrai pour les quelque peu différentes communautés bactériennes trouvées dans d’autres endroits sur le corps — la bouche, la peau, les voies nasales, le vagin, etc. Dans le vagin, par exemple, des dizaines d’espèces de lactobacillus fermentent du glycogène, un sucre sécrétée par les muqueuses vaginales. L’acide lactique produit par ces bactéries permet de maintenir un pH suffisamment bas pour protéger le vagin contre les agents pathogènes.)
Une question intéressante est pourquoi le corps a fait appel aux bactéries dans toutes ces fonctions critiques plutôt que de faire évoluer ses propres systèmes pour faire ce travail. Une théorie est que, parce que les microbes peuvent évoluer beaucoup plus rapidement que les « animaux supérieurs », ils peuvent répondre avec beaucoup plus de rapidité et d’agilité aux changements de l’environnement — aux menaces et aux opportunités. Magnifiquement réactives et fongibles, les bactéries peuvent échanger des gènes et des fragments d’ADN entre eux, les ramasser ou les laisser tomber presque comme si c’étaient des outils. Cette fonctionnalité est particulièrement utile quand une nouvelle source de toxine ou de nourriture apparaît dans l’environnement. Le microbiote peut rapidement trouver précisément le bon gène nécessaire pour le combattre — ou le manger.
(Pollan, Michael, Cooked, p. 321-326)
Wow. Avez-vous comprit? J’ai mis quelques-unes des parties les plus intéressantes en gras, juste pour faciliter la lecture.
Donc…… voici ce que je pense de tout cela.
Avez-vous remarqué comment toutes ces découvertes étonnantes n’ont été faites que dans les dernières années? Cela confirme ce que je pense depuis longtemps : aussi intelligent que nous pensons l’être, nous ne savons rien sur les interactions étonnantes qui se passe dans notre corps, ainsi que dans l’ensemble de l’écosystème dans lequel nous vivons; nous ne pouvons pas tout quantifier et nous ne pouvons pas vivre de seulement quelques nutriments de base (on ne peut pas survivre en ne prenant que des multivitamines). Tout comme Michael Pollan a déclaré: « … le monde microbien au sein de notre corps reste encore une terre inconnue (terra incognita) — son ère d’exploration ne fait que commencer. »
Donc, tout ceci me dit que :
1 ) Nous devons arrêter d’être obsédés de vouloir tuer toutes les bactéries (ou virus) en utilisant des savons et des crèmes avec propriétés antibactériennes ou même les antibiotiques, car ceux-ci détruisent les bactéries qui sont là pour nous défendre, nous avons simplement besoin de travailler avec notre corps / microbiote, lui fournir une bonne nutrition et des bons nutriments, et en tenir compte dans son intégralité, non pas en pièces, comme s’il s’agissait d’ une automobile. J’ai toujours été d’avis que si notre système immunitaire est fort, vous pouvez résister contre à peu près tout ce qui se passe autour, et la lecture de cet extrait le confirme. Pour citer Charlotte Gerson, fille du Dr Gerson : « Vous ne pouvez pas garder une maladie et guérir deux autres. Lorsque le corps guérit, il guérit tout. »
2 ) Les scientifiques créant les organismes génétiquement modifiés (OGM) n’ont aucune idée de ce qu’ils font. Ils peuvent prétendre que c’est sécuritaire autant qu’ils veulent, la plupart des OGM ont été créés une décennie ou deux avant même de commencer à comprendre nos propres bactéries dans notre corps, comment peuvent-ils prétendre qu’ils savent pertinemment qu’il n’y aura pas de conséquences? En plus, les OGM sont faits pour contrôler et changer les bactéries et les gènes et nous avons découvert très récemment que notre propre ADN n’est pas vraiment la nôtre (90 % de bactéries étrangères), donc … euh …. vous voyez où je veux en venir?
3 ) Puisque nos bactéries changents et s’adaptent si facilement, comment savons-nous qu’elles ne réagissent pas à ces OGM étrangers (contenant de l’ADN comme Frankeinstein) en les intégrant dans notre propre ADN? Peut-être que les gens auraient rit à la pensée du vieux film La mouche il y a quelques années, mais cela ne semble pas tiré par les cheveux tout à coup, non? Ce que je veux dire, c’est que nous sommes en territoire inconnu, personne ne sait ce qui arrive quand on mélange des gènes de différents royaumes (flore, faune, champignons et humain), combinés avec des produits chimiques synthétiques par-dessus le marché. Nous savons ce qui s’est passé lorsque les vaches ont mangé des vaches mortes : la maladie de la vache folle. Même chose s’est produite quand les moutons ont mangé des moutons morts. Le cannibalisme est non seulement mal vu, il semble aussi être interdit par la nature. Il semble y avoir un ordre dans lequel nous sommes censés faire les choses et je suis sûr que la combinaison de diverses espèces de différents royaumes va nous retomber dessus comme une brique. Saviez-vous que les OGM peuvent contenir des gènes épissés (raccordés) de l’un et l’autre des royaumes, y compris de l’ADN humaine et des composés chimiques synthétiques à base de pétrole?
Une autre chose qui me vient à l’esprit dont j’ai lu sur le sujet il y a quelques années, était sur la façon dont les scientifiques des OGM travaillent dur pour obtenir des brevets sur toutes sortes de probiotiques (ajoutés au yogourts, aux fromages et divers suppléments) ainsi que toutes sortes de médicaments. Selon ce que nous venons de lire, notre flore intestinale est hyper importante. Est-ce-qu’il y a un lien ici? Je tremble juste à penser aux conséquences catastrophiques que ces substances étrangères peuvent et vont faire sur nous, dans ce petit monde en nous, dont nous ne connaissons pas grand-chose.
En même temps, nous ne pouvons pas vivre dans la peur et nous ne pouvons pas vivre de chaque dernière découverte non plus, donc pour ne pas devenir fou, je dis que nous devons utiliser le principe de précaution et manger de la nourriture. De la vraie nourriture. De la nourriture propre. Nous avons encore le pouvoir de contrôler ce qui entre dans notre bouche et ce qui va sur notre corps grâce à l’argent que nous dépensons. Cela veut dire des aliments et produits non-OGM, y compris les médicaments et suppléments (qui n’ont pas été créer dans des laboratoires en jouant avec l’ADN), cela veut dire de manger et supporter la culture biologique (pas de produits chimiques de synthèse utilisés pour cultiver), cela veut dire des aliments entiers (pas toutes sortes d’extraits), et pas d’aliments transformés (avec divers produits chimiques synthétiques ajoutés). La nourriture qui a poussé ou les animaux qui ont été élèvé naturellement comme cela depuis des siècles, je pense qu’on peut leur faire confiance, parce que c’est ce que les gens ont mangé pendant tout ce temps. Pour moi, c’est la vraie définition de la « nourriture propre » et on peut se sentir bien d’en manger.
ECP
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